Nous avons vu la semaine dernière dans la première partie de cet article « Le bonheur, pour vous, c’est quoi ? » que sa définition et ses conceptions étaient multiples. Pourtant c’est une aspiration universelle qui fait écho dans tous les pays du monde, dans toutes les populations. Les scientifiques cherchent à prouver et modéliser les critères ou comportements qui amènent à plus de bonheur.

Les scientifiques et les milieux universitaires ne sont pas les seuls à s’interroger, à chercher à décortiquer ce qu’est le bonheur. Des organisations internationales incluent de plus en plus cette notion dans leurs débats, actions et dans leurs statistiques. On multiplie les indices, les mesures sur le bonheur et le bien-être des populations. Mais peut-on réellement mesurer le bonheur ?

Peut-on mesurer le bonheur ?

On cherche à mesurer le bonheur, tout comme on calcule le PNB d’un pays. Le premier indice, apparu dans les années 70 à l’initiative du Bhoutan, est le BNB, Bonheur National Brut. L’objectif de cette nation boudhiste était de mesurer son évolution en termes de bien-être de la population et non pas en données économiques.

Dans les années qui ont suivi, diverses organisations internationales et certains états ont ajouté des indices de mesure du bonheur et du bien-être des peuples à leurs statistiques annuelles. On a ainsi vu naître l’IDH (Indice de Développement Humain) qui est un savant calcul entre espérance de vie, niveau d’éducation et niveau de vie … La Région Nord Pas de Calais a d’ailleurs, en 2012, adopté l’IDH comme l’un de ses indicateurs.

Le niveau de bien-être d’une nation, d’un peuple est donc devenu une donnée que toute nation veut mesurer et évaluer. On a pu ainsi voir apparaître le classement annuel des pays au monde où il fait le mieux vivre … On peut aussi retrouver un dérivé du BNB dans des tests psychologiques visant à mesurer le bonheur individuel : le BIB, Bonheur Intérieur Brut.

Cependant, les critères sont en large partie qualitatifs (le bien-être moral par exemple …) et dépendent fortement de la façon dont les questions sont posées, du moment où elles le sont et ils dépendent aussi de l’absolue franchise des réponses …

Par ailleurs, selon les pays et les modes de vie, les variations des perceptions sont bien différentes, on ne peut donc pas donner une liste de critères absolus et universels du bonheur. Par exemple, les valeurs pour des sociétés occidentales, individualistes, n’auront pas le même écho dans des sociétés où c’est le bien-être du groupe qui prime avant tout.

Le point positif est que c’est de plus en plus pris en compte. Il y a une réelle prise de conscience qu’il n’y a plus que la priorité économique ou bien la sécurité alimentaire ou médicale qui entrent un jeu pour la réalisation et le bonheur des populations. C’est d’ailleurs le sens qu’a voulu donner l’ONU en créant la journée internationale du bonheur.

De plus en plus d’institutions se soucient de notre bonheur à tous. Cette vision internationale est-elle le reflet d’une évolution plus large de l’humanité ?

Sommes-nous à un tournant planétaire ?

L’actualité, beaucoup de courants de pensées et de prises de conscience nous amènent à envisager que le système économique actuel entraîne le monde à sa perte, écologiquement et socialement. Des mouvements, des initiatives nouvelles visent à replacer le citoyen, et non pas le consommateur, au centre des enjeux. On est en passe d’inventer une société plus lente, plus respectueuse de l’environnement et où les valeurs humaines remplacent les valeurs marchandes ou commerciales.

Ces thématiques rencontrent un certain écho dans nos sociétés. On peut ainsi citer le promoteur de l’agro-écologie Pierre Rabhi, les mouvements slow-food, slow-life …, mais aussi des livres tels que le roman La Prophétie des Andes, de James Redfield.

La prophétie des Andes met en lumière plusieurs révélations qui illustrent l’évolution planétaire. L’une d’elle explique comment, historiquement, nous avons quitté l’époque médiévale, spirituelle et religieuse, apportant une sécurité morale, pour une époque scientifique et technique visant à nous apporter la sécurité matérielle et comment, aujourd’hui, on se rend compte que cela ne nous a pas apporté plus de bonheur, ni de plus de réponses sur le sens de notre vie sur terre.

Difficile de résumer en quelques lignes ce roman, mais l’idée générale est que nous pouvons, en atteignant une « taille critique » réellement influencer le cours des choses, changer la course mondiale vers les seuls profits et pouvoirs, et atteindre un autre niveau d’évolution, pour aller vers la réalisation de nos missions et la vraie quête de nos questions existentielles : une harmonie et un bonheur planétaire.

J’aime à penser que ces courants de pensée, les études, les indices, les actions internationales autour du bonheur sont bien le reflet d’une évolution majeure. Il reste bien sur de la marge avant d’intégrer et d’apporter un bonheur total à l’ensemble de l’humanité mais chacun de ces petits pas avancent en ce sens.

Cela veut-il dire qu’il faille revoir toute notre conception du bonheur ? En tous cas, la question est largement posée au niveau mondial. Et vous ? Ne croyez-vous pas que cela vaut la peine de se poser quelques instants et de vous interroger sur vos aspirations profondes, vos réels critères pour atteindre le bonheur ?

Et vous dans tout cela, où vous situez-vous ?

Parfois, j’entends « je ne pourrai être heureux que lorsque j’aurai fait grandir mon entreprise ou bien lorsque j’aurai eu cette promotion … ». D’un autre coté, bon nombre de personnes placent leur bonheur dans une relation de couple harmonieuse et tant qu’elles ne l’ont pas … rien ne va pour elles.

Ne vous limitez pas à une seule facette du bonheur ! Il vous faut envisager tous les aspects de votre vie, tant au niveau personnel, que social mais aussi en tant que citoyen du monde …. Envisagez les valeurs humaines au sens large …
Tout ceci peut vous apporter bien plus de clarté que de vous limiter à vos aspirations de travail, d’argent, d’amour, de famille, de réalisation personnelle … Il vous faut probablement apprendre à le faire, mais faîtes un premier pas dès aujourd’hui en vous posant toutes ces questions.

Il n’y a pas de manuel pour apprendre le bonheur … on le trouve …

C’est pour cela que s’intéresser aux évolutions actuelles des sociétés, aux indices et aux études qui voient le jour, va pouvoir vous apporter d’autres critères, d’autres pistes de réflexion et de recherche afin d’avoir une vision plus large et plus globale de votre propre bonheur.

 

Le bonheur absolu de chaque personne reste propre à chacun. Bien sur, on retrouve des traits ou des aspirations communes, mais je ne pense pas qu’on puisse l’enfermer dans un chiffre. L’essentiel pour chacun est d’identifier et de s’attacher à améliorer chaque aspect de sa vie, sans se limiter aux seuls critères à la mode, ou véhiculés par les institutions, ni à ceux « socialement corrects ». D’un autre coté, n’attendez peut-être pas d’avoir atteint toutes vos attentes pour vous autoriser à être heureux.

Et vous ? Attendez-vous d’avoir toutes vos aspirations comblées pour être heureux ? Ou bien, prenez-vous acte et gratitude chaque jour pour chaque petit bonheur ? Dîtes-le moi dans les commentaires.